Série Street Photography
Le principe est simple : choisir une photo pour l’univers qu’elle semble receler, ou la scène quelconque qu’elle représente. Ecarter résolument les photos qui s’en tiennent à l’anecdote.
Puis me laisser aller, le plus librement du monde, à un exercice d’écriture au format plus ou moins imposé (3000 signes, soit environ 2 pages).
L’idée est aussi de me lancer dès que j’ai trouvé la première phrase, ou l’angle d’attaque, et de me livrer à une sorte d’improvisation. Puis, en cours d’écriture, de tout m’autoriser, de me laisser aller où l’envie me mène, comme un touriste qui arpente une ville au hasard et laisse ses pas le porter dans une ruelle où quelque chose d’indéfinissable a attiré son œil.
Il n’y a pas lieu de publier ces textes avec les photos qui leur ont servi de point de départ, si ce n’est pour mettre en valeur la manière dont ils s’en sont éloignés.
Certains feront peut-être l’objet d’une sorte de commentaire, pour expliquer ce qui les a fait naître.
On peut lire ces textes comme des extraits d’un livre qu’on aurait pris en cours. Aussi est-il vain de vouloir leur chercher un sens trop précis, d’autant qu’ils n’en présentent pas forcément de plus précis pour l’auteur lui-même. Il s’agit plus pour moi de me laisser surprendre par ce qui advient. Cela implique en particulier une certaine rapidité d’exécution. Ce qui m’intéresse c’est de créer de petites formes porteuses d’idées de style. Sans chercher spécialement à ce que les textes renvoient l’un à l’autre, sans chercher à établir un jeu de miroir entre eux. L’enjeu est donc la liberté, à l’opposé du travail du roman où la question de l’unité stylistique se pose de manière plus pressante ; de faire l’expérience de nombreuses directions d’écriture, pour finir par dégager ce qu’est mon écriture propre, dans son ouverture la plus large.
Ces textes participent donc aussi pour moi d’une sorte d’hygiène de l’écrivain. Je m’astreins à en livrer un tous les deux jours, sans m’autoriser à sélectionner d’avance une photographie. Le choix de la photo se fait parce que la fameuse première phrase nait alors que je la regarde. Ensuite tout doit aller très vite. Cette immédiateté me semble garantir un tant soit peu d’échapper au piège du systématisme. C’est en tous cas dans l’esprit d’un renouvellement continuel, d’une sorte de flux constant que j’effectue ce travail.
C’est donc aussi tout naturellement que j’ai adopté la forme du blog, le matériau étant sensé se renouveler très rapidement.
Je souhaite que vous trouviez à lire ces textes postés en ayant à peine été relus un plaisir comparable à celui que j’ai eu ou que j’aurai en les écrivant.
Pour découvrir une autre facette de mon activité d’auteur, je vous invite à visiter mon site : www.analepse.fr
Bon voyage. N’oubliez pas de vous perdre.
Laurent Gardeux